La collection Divina P. puise son inspiration dans les formes géométriques issues de De Divina Proportione, ouvrage de Luca Pacioli illustré par Léonard de Vinci en 1498. Ces formes réinterprétées oscillent entre sculpture à porter et objet à contempler. Dotées de mécanismes précis, les pièces dévoilent une pluralité de visages au gré de leurs mouvements. La gravure, entièrement réalisée à la main à l’échoppe, constitue l’élément structurant de cette collection et affirme son ancrage dans un savoir-faire d’exception.
Ce parallélépipède, une forme simple aux six faces rectangulaires, dissimule un bracelet aux accents de mémoire. Une fois déplié, il révèle deux panneaux en acajou, sculptés d’ornements d’argent dont les découpes dessinent le littoral du golfe de Thaïlande tel qu’il existait en 1967, dans la province de Samut Prakan. Le bois de noyer, incrusté à l’intérieur, trace quant à lui les contours de cette même côte en 2009. Le vide entre ces deux matières raconte la disparition silencieuse de cinq kilomètres de terres et de villages, engloutis par les eaux en quarante ans. Sur l’un des panneaux, une avancée de noyer figure le temple Khun Samut Chin, encore debout au milieu des flots. Surélevé pour résister à l’érosion, il devient le fragile gardien d’une mémoire immergée.